«Je suis sûr que vous n'avez aucune question !» lançait Jacob Zuma aux journalistes lors de sa dernière conférence de presse à la veille des élections législatives d'hier, les quatrièmes depuis la fin de l'apartheid. Il est décontracté, et il a de quoi : il est sûr d'être élu chef de l'Etat la semaine prochaine par le Parlement.
Son parti, l’ANC (Congrès national africain), étant assuré de remporter la majorité. Comme Nelson Mandela, qui est venu l’adouber lors de son dernier meeting il y a quelques jours à Johannesburg, le patron de l’ANC sait manier l’humour et le charme pour conquérir son auditoire. Le contraste avec les discours alambiqués de l’ex-président Thabo Mbeki, congédié par son propre parti, est total.
Mais Zuma est-il capable de gouverner l'Afrique du Sud ? C'est la question qui a dominé la campagne électorale, et qui taraude nombre de Blancs, mais aussi une personnalité aussi incontestée que Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984. Le principal intéressé répond à la troisième personne : «Il a été confronté à tellement de défis que c'est justement ce qui le rend capable de diriger le pays.»
Isolement. De fait, «JZ», comme l'appellent ses amis, s'est construit dans l'adversité. Déterminé et courageux, cet autodidacte qui a grandi dans une famille zouloue, trop pauvre pour l'envoyer à l'école, a passé trois mois en détention, à l'isolement, dès l'âge de 21 ans, «l'un des moments les plus difficiles de sa vie», selon Je