AIslamabad, les écoles ferment les unes après les autres, menacées de représailles si elles continuent d’accueillir des filles. Pareil pour les clubs de sport. Même s’ils ne sont pas présents physiquement dans la capitale, les talibans occupent déjà tous les esprits. Ils ne sont d’ailleurs pas très loin : à une centaine de kilomètres.
Après avoir conquis la grande vallée de Swat, peuplée de plus d'un million et demi d'habitants, la guérilla fondamentaliste a débordé les autres districts, se rapprochant du cœur de l'Etat. Elle semble désormais contrôler la plus grande partie du Makaland, une vaste région qui représente environ un tiers de la province de la frontière du nord-ouest, l'un des quatre Etats qui composent le Pakistan. Des patrouilles lourdement armées ont été signalées dans le district de Buner, les autorités locales ayant échoué à négocier leur retrait. Dès lors, les éditorialistes pakistanais, parfois les mêmes qui reprochaient aux Etats-Unis d'exiger trop de leur gouvernement, s'affolent et dénoncent la «stratégie de l'apaisement» de celui-ci. «Finalement, c'est à l'armée de prendre les devants et d'affronter les talibans», écrivait mercredi l'éditorialiste du Daily Times. D'autres ont raillé la «politique de l'autruche» du Premier ministre, Youssouf Raza Gilani.
Abdication. Pourtant, c'est bel et bien l'armée qui, ayant baissé pavillon devant les insurgés, est largement responsable de la situation. C'est elle qui, en refusant de