«Je vends un rein et de la moelle osseuse en raison de nécessités économiques. Prix : 40 000 euros. Ablitas, en Navarre.» Un autre : «30 ans, en bonne santé. Ni fumeur ni buveur. Groupe sanguin O+. Je vends un rein car je suis au bord du gouffre financier. 46 000 euros. Valence.»
Des annonces de ce genre, on en trouve à la pelle sur Habitamos.com, un portail internet d’achat-vente entre particuliers. Sans surprise, toutes nos tentatives de contacter le «vendeur» par mail s’avèrent infructueuses.
Sur le même site, un Basque de 35 ans, «jouissant d'une excellente santé» et «vendant un rein, de groupe A2+», est l'un des rares à donner son numéro de portable. Mais, dès qu'il apprend qu'il a affaire à un journaliste, il raccroche.
C’est l’une des principales associations de consommateurs en Espagne, la Facua, qui a tiré la sonnette d’alarme. Alors que la crise s’abat avec une extrême virulence sur le pays, des personnes désespérées en viennent à monnayer leurs organes : un rein, surtout, mais aussi de la moelle osseuse ou un poumon. Parmi les vendeurs, des immigrés latino-américains mais, en majorité, ce sont des Espagnols de souche qui ont été identifiés.
Cyber-délits. La Facua a détecté une trentaine d'annonces de vente d'organes, sur 13 sites différents. Elle en a informé le ministère de la Santé, ainsi qu'une brigade de la garde civile spécialisée dans les cyber-délits, la même cellule qui traque avec succès les pédophiles. Depuis 1999, la légis