Barack Obama n’était pas encore installé à la Maison Blanche que la gauche progressiste américaine fronçait déjà les sourcils. Le choix de dizaines de proches de l’administration Clinton - qui ne fut pas un parangon de progrès social - parmi les membres du nouveau cabinet augurait mal de l’avenir. Cent jours après l’intronisation du nouveau président, la gauche fait toujours la grimace. De la politique étrangère aux affaires économiques et sociales, Obama souffle le chaud et le froid, rendant la critique d’autant plus difficile.
«Il annonce le retrait d'Irak, mais plus de 35 000 soldats resteront dans le pays», regrette Medea Benjamin, fondatrice de l'association antiguerre Code Pink. «Il a eu le courage de publier les notes de l'administration Bush sur la torture contre l'avis de ses conseillers, mais en même temps il dit qu'il ne veut pas poursuivre les coupables», peste Don Hazen, directeur du site de gauche Alternet.org. C'est la gestion de la crise économique qui vaut à Obama les critiques les plus acerbes de l'aile gauche de son parti, qui ne lui pardonne pas les choix de Tim Geithner comme secrétaire au Trésor et Larry Summers au Conseil national sur la sécurité économique, deux hommes considérés comme de purs produits de Wall Street et surtout comme les principaux responsables, quand ils officiaient au département du Trésor de Clinton, de la dérégulation des marchés.
Amertume. En même temps, les mouvements de gauche reconnaissent de vraies avancées