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Libération

Une Maison Blanche opaque au service d’un président hypervisible

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Omniprésent sur la scène médiatique, Obama ne laisse rien fuiter, ou presque, des coulisses de son administration.
publié le 29 avril 2009 à 6h52

La réunion a eu lieu le 27 mars. Barack Obama avait sommé les présidents des grandes banques de venir le voir pour faire le point sur le plan de sauvetage de leurs établissements et surtout trouver le moyen d'apaiser la fureur populiste soulevée par la publication des généreux bonus accordés à leurs employés et… à eux-mêmes. «Ces entreprises sont compliquées», aurait dit un des patrons. «Nous devons retenir nos talents sur un marché international compétitif», lâchait un autre. Mais Barack Obama aurait rapidement coupé court à la conversation : «Faites attention à la manière dont vous formulez vos déclarations. Le public n'est pas d'humeur. Mon administration est tout ce qu'il reste entre vous et les fourches.»

L'échange, révélé par le site internet Politico, est l'un des rares à avoir transpiré sur le fonctionnement de la Maison Blanche sous Obama. «Nous avons très peu d'accès, rien n'a changé depuis le départ de Bush, critique Julie Mason, correspondante à la Maison Blanche pour le Washington Examiner. Au mieux, nous avons droit à des briefings off the record par des fonctionnaires subalternes, mais nous ne savons rien du processus décisionnel de cette administration.» Le New York Times s'est plaint récemment que l'agenda du Président n'est pas toujours entièrement rendu public, citant l'exemple de sa visite impromptue dans le bureau de son vice-président quand celui-ci rencontrait l'ancien numéro 1 soviétique Mikhaïl Gorbatch