Deux amoureux, deux copains, deux sorts funestes. Trois ans aprèsGomorra, qui lui a valu un succès mérité et les menaces de mort de la Camorra, Roberto Saviano publie le Contraire de la mort. Minimalistes et sombres, ces deux courts récits sur la guerre et le deuil traduisent l’état d’esprit d’un auteur grave qui se prépare à l’exil.
«Ces deux récits montrent qu'il n'y a parfois pas d'autre solution que d'affronter la guerre, en Afghanistan ou à Naples avec la Camorra. C'est l'une de mes obsessions. On ne peut pas s'y soustraire. Le choix se fait entre la guerre institutionnelle, légale, avec l'uniforme, et la guerre illégale du crime. "La Bague" est une histoire de mon pays, qui m'est proche. Vincenzo et Giuseppe, les deux jeunes du récit, allaient être oubliés. En revanche, celle du "Contraire de la mort" m'est plus lointaine. Je n'ai pas vécu en Afghanistan. Mais, dans ma région, nombreux sont ceux qui ont été soldats au Liban, en Somalie, au Kosovo, à Sarajevo. Ce n'est donc pas une métaphore ou un regard fantaisiste sur la guerre. Je suis toujours frappé qu'au cœur de l'Europe des hommes de ma génération aient des expériences de guerre.
«Le titre, le Contraire de la mort, emprunte à une belle chanson de Sergio Bruni, Carmela. Pour les Napolitains, la vie n'est pas le contraire de la mort car elle peut être pire que celle-ci. Le vrai contraire de la mort, c'est donc l'amour. C'est l'ultime forme de résistance sur ma terre où il est quasim