Embarrassé par la découverte sur son sol d’un nouveau virus qui met la planète au bord d’une pandémie, le Mexique tente de se débarrasser de l’encombrante étiquette de «foyer» de la grippe A. Pour se départir de leur éventuelle responsabilité dans la propagation du virus rebaptisé A-H1N1, les autorités mexicaines tentent, en vain jusqu’à présent, d’en identifier l’origine.
Une hypothèse revient avec insistance. Il s’agit d’une ferme d’élevage de 40 000 porcs et 500 000 porcelets située dans l’Etat de Veracruz (est), propriété de Smithfield, une multinationale américaine dont les pratiques en matière d’hygiène sont décriées depuis belle lurette. En mars, dans le village de La Gloria, voisin de l’exploitation, une étrange épidémie de maladies respiratoires a touché plus de 500 personnes sur les 3 000 qui peuplent le lieu.
Les habitants n'ont pas l'ombre d'un doute sur la cause du mal qui les afflige : les carcasses des porcs sacrifiés, qui s'oxydent à l'air libre dans des lagunes pestilentielles, d'où partent des nuées de mouches transportées jusqu'à La Gloria par un vent omniprésent. Deux bébés sont morts, l'un à la mi-mars, l'autre à la mi-avril, de pseudo «pneumonies». Le prestigieux organisme américain de conseil en biovigilance, Veratect, qui traque l'apparition d'épidémies sur toute la planète, affirme sur son site Internet qu'il avait détecté, dès le 30 mars, une explosion de maladies respiratoires inhabituelles au Mexique, et qu'il avait donné l'alerte auprès de l'OMS dè