Moins d'un an après son arrivée au pouvoir, Pushpa Kamal Dahal, alias Prachanda ("Le Redoutable"), chef de l'ex-guérilla maoïste, a démissionné ce lundi de ses fonctions. Celui qui avait, entre 2006 et 2008, mis fin à dix ans de guerre civile, signé la paix, remporté des élections démocratiques, aboli la monarchie et proclamé la République, affirme vouloir «protéger la démocratie et la paix».
Le gouvernement dominé par les maoïstes et le chef de l'Etat népalais étaient engagés depuis dimanche dans un bras de fer à propos du limogeage du chef de l'armée. Le président de la République, Ram Baran Yadav, un centriste membre d'un parti de l'opposition, a ordonné lundi au chef des armées, le général Rookmangud Katawal, de rester à son poste contre l'avis du gouvernement qui l'avait limogé la veille pour avoir désobéi à ses consignes. Selon Prachanda, l'intervention du président «est une attaque contre cette jeune démocratie et contre le processus de paix». Les autres partis fustigent eux ce limogeage, qualifié de «décision autocratique» des maoïstes.
Cette polémique illustre l'extrême tension entre les ex-guérilleros maoïstes et l'armée, qui se sont affrontés lors de la guerre civile, de février 1996 à novembre 2006, au prix de 13.000 morts et d'une économie ruinée. Dans le cadre de l'accord de paix historique multipartite scellé le 21 novembre 2006, quelque 19.000 anciens combattants maoïstes ont été désarmés, cantonnés et placés sous le contrôl