Menu
Libération

Le Basque Patxi López déclare la guerre à ETA

Article réservé aux abonnés
Espagne. Un socialiste a pris hier la tête de la région.
par
publié le 6 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 mai 2009 à 6h51)

«Je travaillerai tous les jours pour en finir avec le terrorisme d'ETA. Nous devons être tous au coude à coude pour éliminer ce cancer de notre société !» D'abord en euskara (la langue basque) puis en castillan, le socialiste Patxi López prononçait hier matin un discours d'investiture très attendu. Pour l'écouter, 500 invités et 300 journalistes s'étaient entassés dans l'hémicycle du Parlement autonome basque, à Vitoria. Le moment était historique : dans la soirée, le même Patxi (prononcer «Patchi») López allait être élu nouveau lehendakari, le nom donné au chef du gouvernement basque - une des régions d'Europe avec le plus de prérogatives propres, dont la pleine autonomie fiscale. Lehendakari, et pas n'importe lequel : le premier à ne pas être nationaliste.

Jusqu’à maintenant, cette fonction suprême était le monopole du Parti nationaliste basque, le PNV, des indépendantistes modérés, certes opposés au terrorisme d’ETA, mais ayant toujours entretenu des liaisons dangereuses avec une organisation armée qui a assassiné 824 personnes en quarante ans d’activité. Aux législatives régionales de mars, le puissant PNV, au pouvoir depuis la mort de Franco, obtenait une nouvelle fois le meilleur score, mais restait éloigné de la majorité absolue. Une opportunité inespérée pour les socialistes basques qui, pour éjecter les nationalistes, ont scellé une alliance contre-nature avec la droite nationale, le Parti populaire (PP).

Ligne de mire. C'es