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Libération

Bongo, le plus vieil ami de Paris

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Le chef d’Etat gabonais rend des services à l’Elysée depuis son installation au pouvoir, en 1967.
publié le 7 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 mai 2009 à 6h51)

C'était il y a deux ans. Le 6 mai 2007, juste avant la fermeture des bureaux de vote, Nicolas Sarkozy appelle un chef d'Etat étranger : Omar Bongo Ondimba, l'inamovible président du Gabon. «Nicolas Sarkozy m'a dit simplement : "Merci pour tes avis et tes conseils"», racontera, par la suite, celui qu'on appelle le «doyen». Au pouvoir sans discontinuer depuis 1967, Omar Bongo connaît de fait une exceptionnelle longévité, qui ne doit rien à la transparence des urnes.

Paré de ce titre, qui fait de lui la figure de proue de la Françafrique, il est au cœur de l'affaire «des biens mal acquis». Mais il est aussi - et on le sait moins - au cœur de la vie politique française, dont il connaît toutes les arcanes. Installé aux commandes à Libreville avec l'aide active de Paris, le petit homme aux lunettes noires a connu et pratiqué tous les présidents de la Ve République. En observateur avisé et goguenard de la scène politique hexagonale, il sait repérer et couver les hommes et les femmes qui compteront demain à Paris.

«Interface». Bongo connaît l'actuel locataire de l'Elysée depuis l'époque où ce dernier n'était encore que le maire de Neuilly. «A Paris, quand je ne pouvais pas voir Chirac pour un problème d'agenda de son côté ou du mien, c'est Sarkozy qui faisait l'interface entre nous», se plaît-il à rappeler (1). On prête également à Bongo - secret de polichinelle - le financement occulte de bien des campagnes électorales. En janvier 2007, l