Un petit pays frontalier de la Russie dont les tankistes se mutinent de temps à autre et qui de surcroît ne contrôle pas l’ensemble de son territoire est-il un candidat sérieux à l’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord ? A priori non, même si, dans le cas de la Géorgie, c’est son vœu le plus cher. Force est de constater qu’après avoir monté en épingle mardi la mutinerie de la base de Moukhrovani, près de Tbilissi, vite imputée à de noires visées russes, la Géorgie, soudain consciente des implications de cet épisode sur son image, s’est mise à rétropédaler.
Manœuvres. La mutinerie, a expliqué hier à Paris la présidente du Conseil de sécurité nationale, Ekaterine Tkechelachvili, était «à petite échelle». Ce n'était pas toute une base, même pas toute une unité, juste «quelques soldats et officiers» liés à «d'anciens généraux démis de l'armée».«Mais même une mutinerie non résolue pendant un jour ou deux jours aurait pu empêcher la tenue des exercices de l'Otan qui ont commencé aujourd'hui», a dit l'ancienne ministre des Affaires étrangères. Ces manœuvres, qui sont en fait des exercices conjoints entre les pays de l'Otan et ceux du Partenariat pour la paix, ont tellement exaspéré le Kremlin que Tbilissi veut voir sa main dans cette mutinerie.
Pour la Russie, la faute incombe au bouillant président géorgien, Mikhaïl Saakachvili. «Si le président géorgien souffre d'une indigestion, cela signifie que nous l'av