Afpak. Cela sonne comme le bruit d’une botte dans un bourbier. C’est le nom de la nouvelle stratégie américaine pour l’Afghanistan et le Pakistan, dont devaient s’entretenir hier soir le président américain et ses homologues afghan, Hamid Karzaï, et pakistanais, Asif Zardari. Elle consiste essentiellement à offrir une aide militaire et financière conditionnelle à l’Afghanistan, et surtout au Pakistan, afin qu’ils s’engagent davantage dans la lutte contre les extrémistes islamistes. Une politique de la carotte qui, espère Barack Obama, donnera davantage de résultats que celle menée par l’administration Bush.
«Vital». Les Etats-Unis, qui acheminent cette année 32 000 hommes supplémentaires en Afghanistan, piétinent devant une situation qui leur échappe. Les talibans occupent désormais une bonne partie du pays, tandis que le président Hamid Karzaï voit son pouvoir réel s'amincir tel une peau de chagrin. Au Pakistan voisin, nation dotée de l'arme atomique, les guérilleros affiliés aux talibans se sont déployés dans la vallée de Swat, à une centaine de kilomètres seulement de la capitale, Islamabad. Ils ont également invité Al-Qaeda à les y rejoindre.
Pour l'envoyé spécial américain dans la région, Richard Holbrooke, le Pakistan est clairement devenu un «intérêt stratégique vital» pour les Etats-Unis, car le pays tout entier pourrait tomber aux mains des extrémistes. Les scénarios les plus noirs sont désormais examinés, y compris la possibilité que les tal