BERLIN, de notre correspondante
Les 20 000 adeptes allemands du paintball ne décolèrent pas. «C'est nous qui allons payer pour Winenden !», s'offusque Arne Petry, le président de la fédération allemande de paintball. Car après le carnage - 15 élèves tués par un jeune homme de 17 ans à la mi-mars -, le gouvernement allemand, pressé par l'opinion de renforcer la législation sur les armes à feu, a décidé jeudi l'interdiction, à partir de la fin mai, de ce loisir importé des Etats-Unis à la fin des années 80. Les joueurs, masqués et équipés d'un lanceur à air comprimé, se tirent dessus à coups de billes de peinture.«Le paintball vise à simuler la mise à mort», argumente le député CDU Wolfgang Bosbach, pour justifier une interdiction aux allures d'alibi : la nouvelle loi prévoit également un renforcement des contrôles sur la détention des armes à feu, mais épargne curieusement l'activité potentiellement plus dangereuse des clubs de tir. Le père du tueur fou de Winnenden était membre du club de tir local, et propriétaire d'une quinzaine de gros calibres entreposés au domicile familial, utilisés pour le massacre.
Dès 12 ans. Les clubs de tir sont une véritable institution dans les campagnes allemandes, gros pourvoyeurs de médailles aux Jeux olympiques, et dotés d'un puissant lobby. Dans le sud et à l'ouest du pays, ils font partie de l'identité régionale. Ces sociétés fermées, où il est possible de s'entraîner au tir dès 12 ans et