Sur le chemin de Jérusalem, le pape Benoît XVI est arrivé hier à Amman, en Jordanie, première étape de son voyage d'une semaine en Terre sainte. Présenté comme un «pèlerinage de paix» par le souverain pontife lui-même, le déplacement apparaît plutôt comme un parcours d'équilibriste pour un pape qui a le don de semer le trouble dans le sillage de ses voyages officiels. En mars, se rendant en Afrique, il a choqué en soutenant que l'utilisation de préservatifs aggravait le problème du sida. Il avait aussi provoqué le courroux du monde islamique en associant, dans un discours à Ratisbonne (Allemagne), foi musulmane et violence. Quelques mois plus tôt, à Auschwitz (Pologne), il avait suscité la stupeur en réduisant les nazis «à un groupe de criminels». Cette fois, à l'occasion de son voyage en Jordanie, en Israël et dans les Territoires palestiniens, Benoît XVI pose sa mule papale sur un véritable champs de mines.
Emoi. C'est un voyage «difficilissimo», soulignaient hier les vaticanistes italiens. Avec le conflit israélo-palestinien et l'intervention à Gaza en arrière-plan, mais aussi la dispute autour de la souveraineté des lieux saints de la chrétienté, le successeur de saint Pierre n'aborde pas la visite sous les mêmes auspices que son prédécesseur, Jean Paul II, partisan acharné du dialogue interreligieux et unanimement reconnu comme un ami indéfectible du peuple juif. En l'an 2000, les gestes et les paroles du pape polonais en Isra