Il est 18 h 30 jeudi soir dans la vallée de Swat quand l'annonce tombe sur l'unique radio émettant encore dans la zone. Un officier de l'armée pakistanaise s'adresse aux quelques habitants qui n'ont pas fui la région occupée par les talibans : «Les forces armées vont pénétrer dans Swat avant la nuit. Nous demandons aux civils qui ont choisi de rester de ne pas quitter leur maison. Quiconque se déplacera à ciel ouvert sera considéré comme hostile.» Voilà quatre jours que l'infanterie pakistanaise campe aux abords de la vallée de Swat tombée aux mains des extrémistes islamistes quelques mois plus tôt. L'objectif est d'en reprendre le contrôle. Souvent, de telles offensives de l'armée, plus spectaculaires que réelles, n'empêchent pas des négociations en sous main. Mais cette fois les militaires semblent décidés à aller jusqu'au bout. Depuis quatre jours des hélicoptères de combat ont pilonné les positions insurgées, parfois même au cœur des villages. Les rares témoignages qui sortent de la vallée de Swat, totalement bouclée par l'armée, sont ceux des réfugiés fuyant les combats. «J'ai vu une douzaine de corps alignés sur la place devant chez moi. Le plus jeune devait avoir quatre ans. Je ne sais pas qui les a tués, mais peu avant il y avait des talibans armés ici et les hélicoptères ont tiré», nous décrit l'un d'eux. Seule une poignée de journalistes pakistanais sont parvenus à rester dans la nasse, bravant à la fois les menaces des talibans et les injonctions
«Cette fois, l’armée pakistanaise ne va pas faire dans le détail»
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par Matthieu Mabin, ISLAMABAD, de notre correspondant
publié le 9 mai 2009 à 16h29
(mis à jour le 9 mai 2009 à 16h29)
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