Le nouveau chef de l'Etat sud-africain, le controversé Jacob Zuma, a fait de la réconciliation nationale le coeur de son discours d'investiture samedi à Pretoria, se réclamant de l'héritage de Nelson Mandela, héros adulé et premier président noir du pays.
M. Zuma, élu mercredi par le Parlement issu des élections générales du 22 avril, a promis de poursuivre l'oeuvre du prix Nobel de la paix qui, à 90 ans et malgré sa santé chancelante, avait fait le déplacement.
Nelson Mandela "a fait de la réconciliation le thème central de son mandat (1994-1999). Nous ne dévierons pas de cette tâche de construction de la Nation" arc-en-ciel, a assuré le 4e président de l'Afrique du Sud démocratique.
Le tribun zoulou, dont l'âpre lutte pour le pouvoir a profondément divisé le pays, a promis un "partenariat pour la reconstruction, le développement et le progrès" qui inclue "tous les Sud-Africains, noirs et blancs". "L'heure du renouveau est venue", a-t-il affirmé.
Son parti, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis 1994, a recueilli 65,9% des suffrages le 22 avril après une campagne axée sur la lutte contre une pauvreté massive et l'amélioration de services publics déficients.
"Les rêves et les espoirs de tous les citoyens de notre pays doivent devenir réalité", a continué M. Zuma. "Ni la complaisance, ni le cynisme, ni les excuses n'ont lieu d'être", a-t-il insisté, alors que 43% de la population vit toujours avec moins de deux dollars par jour, 15 ans après la chute de l'apartheid.
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