Pendant plusieurs heures, ils ont été ballottés, au milieu du canal de Sicile, dans l'attente de connaître leur destination finale. Partis des côtes libyennes sur trois embarcations, ils avaient été repérés et secourus, mercredi, à 35 miles nautiques au sud-est de l'île italienne de Lampedusa mais dans les eaux territoriales maltaises. Comme en d'autres occasions, Rome et La Valette se rejetaient la responsabilité d'accueillir ces 227 clandestins. Escortés par trois navires italiens, ils ont finalement été repoussés jeudi vers Tripoli. Pour la première fois, la Libye de Kadhafi a en effet accepté de reprendre des clandestins qui étaient partis depuis ses côtes. «C'est un résultat historique» s'est réjoui le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni (Ligue du Nord).
Métro. Le changement d'attitude fait apparemment suite au traité d'amitié entre Rome et Tripoli. Signé en août, celui-ci prévoit qu'en échange de la reconnaissance de la colonisation italienne et du versement d'indemnités (3,7 milliards d'euros), la Libye accepte de coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine. Jusqu'à présent, Tripoli tardait toutefois à appliquer le traité. C'est pourquoi le rapatriement immédiat des 227 immigrés «peut représenter un tournant dans la lutte contre l'immigration», a insisté Roberto Maroni.
A l'inverse, les humanitaires et l'ONU s'inquiètent de la mesure. Parmi les immigrés rapatriés, il y avait vraisemblablement des demandeurs d'asile «