Les Israéliens ne sont guère enthousiasmés par l’arrivée de Benoît XVI. L’émission d’une série philatélique spéciale de portraits du pape, les images des préparatifs de dernière minute pour les messes de Jérusalem et de Nazareth et l’anecdote, largement reprise, de la commande par la Jordanie de tapis rouges à une fabrique israélienne pour la visite pontificale ne suffisent pas à dissiper le malaise.
La silhouette de Jean Paul II. Lors de sa visite en mars 2000, première visite papale depuis Vatican II, Jean Paul II avait conquis les Israéliens, au départ méfiants. L'image de la silhouette courbée du souverain pontife, malade, devant le mur des Lamentations, y déposant dans les interstices la prière de repentance de l'Eglise à l'égard du peuple juif, est restée en Israël le symbole de la réconciliation avec le monde chrétien. «Après les gestes colossaux accomplis par Jean Paul II, Benoît XVI ne peut que marcher dans les pas de son prédécesseur, au sens propre comme au sens figuré», estime le rabbin David Rosen, membre de la délégation du grand rabbinat d'Israël pour le dialogue avec le Vatican. L'ombre de cette visite historique de 2000 explique en partie la faible couverture consacrée, jusqu'à présent, par les médias israéliens, à celle de Benoît XVI.
Controverse. Les préoccupations économiques - liées aux répercussions en Israël de la crise mondiale - et politiques - le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, prépare sa pre