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Moi, Maria M., collégienne et prostituée de force

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Pays-Bas. Une Néerlandaise de 19 ans demande 74 000 euros à son ancien établissement après avoir fait le trottoir pendant quatre ans.
publié le 9 mai 2009 à 16h29
(mis à jour le 9 mai 2009 à 16h29)

«Non-assistance à élève en danger» : la plainte est originale et risque de faire jurisprudence. Maria Mosterd, une jolie brune de 19 ans, demande 74 000 euros de dommages et intérêts à son ancien collège, Thorbecke, dans la petite ville de Zwolle, au centre des Pays-Bas. Elle fréquentait cet établissement à l'âge de 12 ans, quand elle a été embarquée dans un réseau de prostitution par un loverboy. Un proxénète à peine plus âgé qu'elle, sous la coupe duquel elle a été contrainte de se prostituer pendant quatre ans. L'an dernier, à 18 ans, Maria Mosterd a publié ses mémoires, intitulés les Vrais Hommes ne mangent pas de fromage, un best-seller. Elle reproche aujourd'hui à son ancienne école de ne pas s'être suffisamment inquiétée de ses absences répétées.

Trafic. Pour la première fois aux Pays-Bas, un établissement scolaire se voit reprocher d'avoir failli à son obligation de créer un «environnement sûr pour l'apprentissage», pour cause de prostitution. Le collège est aussi accusé de n'avoir rien fait contre le trafic de drogue dans son enceinte, dans le garage à vélos, les salles de classes, tous les endroits échappant aux caméras de surveillance. Une commission nationale des plaintes a déjà jugé le dossier recevable en 2006, lorsqu'il a été déposé par Lucie Mosterd, la mère de Maria. Ce n'est qu'en novembre 2004 que celle-ci avait commencé à s'inquiéter.

«Loverboys». Tout avait commencé deux ans plus tôt, quand les garçons d'