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Libération

L’état de santé de la Prix Nobel Aung San Suu Kyi se dégrade

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Birmanie. L’opposante est très affaiblie et ne s’alimente plus depuis quelques jours.
publié le 11 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 11 mai 2009 à 6h51)

Symbole de la résistance non violente à la junte birmane, l'opposante Aung San Suu Kyi est souffrante. «On s'inquiète beaucoup pour sa santé», s'alarme son porte-parole. La Prix Nobel de la paix (1991), en résidence surveillée depuis des années dans sa vaste maison de bois de Rangoun, ne s'alimente plus depuis plusieurs jours. Elle est «déshydratée» et «sa tension serait trop basse», s'inquiétait ce week-end un responsable de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD). L'assistant de son médecin habituel, qui s'est rendu à son chevet, a placé une intraveineuse sur sa célèbre patiente. Mais, Tin Myo Win, le médecin traitant de l'opposante de 64 ans, a été arrêté jeudi et n'a pas été autorisé à l'ausculter depuis lors.

Depuis près de vingt ans, Rangoun est le théâtre d’un bras de fer bien inégal entre la dictature, qui sévit depuis 1962, et cette dissidente inflexible dont les militaires n’osent pas se débarrasser pour de bon. La junte est soupçonnée d’avoir essayé d’attenter à sa vie voilà quelques années - mais en simulant un incident car un assassinat flagrant de la dissidente pourrait précipiter une révolution.

Aung San Suu Kyi est en effet la fille du héros et père fondateur de l’indépendance de la Birmanie, autrefois colonie britannique. C’est pour cela que l’effigie de son père, le général Aung San, figure sur les billets de banque. Intouchable, la Prix Nobel n’en est pas pour autant invulnérable. Dans ce contexte, sa soudaine maladi