Des propos sentencieux du président Sarkozy sur «l'homme africain» «pas assez entré dans l'Histoire» aux excuses à usage interne de Ségolène Royal, vous avez quelques raisons de vous indigner. Que se joue-t-il entre les deux anciens rivaux de la présidentielle de 2007 sur le dos de l'Afrique ?
L'un entendait livrer, aux dires de sa plume (Henri Guaino), sa vision du continent et des relations franco-africaines pour mieux, au cours de la suite de son quinquennat, rebâtir une relation polluée par des années de coups tordus et d'affairisme. L'autre a voulu dénoncer des propos pour le moins maladroits, et même jugés «racistes» par certains. Résultat, les excuses de la socialiste ont rapidement tourné au pugilat franco-français. Pour le débat sur la rénovation nécessaire des liens entre Paris et son ancien pré carré, on repassera. Et pendant qu'on s'étripe joyeusement dans l'Hexagone, les puissances économiques de demain peuvent conquérir tranquillement de nouvelles parts de marché : la Chine, bien sûr, mais aussi l'Inde, le Brésil, les monarchies du Golfe…
A Dakar, Ségolène Royal a donc demandé «pardon» pour des «paroles humiliantes» qui «n'auraient jamais dû être prononcées et qui n'engagent pas la France». On observera au passage qu'elle a prononcé son «contre-discours» de Dakar un 6 avril, soit le jour du quinzième anniversaire du déclenchement du génocide au Rwanda. Dans son intervention, pas un mot sur cette tragédie dans