Membre de la délégation du grand rabbinat d’Israël pour le dialogue avec le Vatican, le rabbin David Rosen a participé aux négociations sur l’établissement de relations diplomatiques entre l’Etat hébreu et le Saint Siège en 1993.
Qu’attendez-vous de la visite de Benoît XVI ?
Après les gestes historiques de Jean Paul II en 2000, Benoît XVI ne peut que marcher sur ses traces. Son programme est d’ailleurs pratiquement identique à celui de son prédécesseur. Il ne pourra que refaire les gestes déjà accomplis par Jean Paul II - au mur des Lamentations et à Yad Vashem notamment. Mais c’est comme un premier baiser : la deuxième fois, ce n’est jamais aussi bien. Reste que sa visite est un énorme événement médiatique dont le pouvoir est dans les images, pas dans les mots. Je serai agréablement surpris si une quelconque nouveauté émerge de ce qu’il dira. Sa présence devra suffire. Comme dit Woody Allen, être là, c’est déjà 90 % du succès. Le plus important, c’est le simple fait qu’il vient.
L’affaire Williamson ne jette-t-elle pas une ombre sur cette visite ?
Cette affaire est un énorme fiasco de communication du Vatican. Benoît XVI s'en est excusé, et il a dit clairement qu'il n'y avait jamais eu d'accord pour réintégrer Williamson et aucun des héritiers de monseigneur Lefebvre. La levée de l'excommunication revient à enlever un verrou de la porte, pas à ouvrir la porte. Mgr Lefebvre a été excommunié pour avoir ordonné des évêques, ce qui est le privilège du pape. L'excommunication a été levée quand ses héritiers ont dit qu'ils étaient prêts à cesser d'ordonner des évêques. Mais pour les r