Ouf, il était temps ! Ministre des Affaires étrangères et européennes, selon son titre officiel, Bernard Kouchner sait à peu près pour qui il votera le 7 juin. Dans un communiqué publié depuis New York où il se trouve, l’ancien ministre socialiste a annoncé que, dans le secret de l’isoloir, il optera pour la liste de l’UMP.
Sérénité. N'empêche. Son hésitation de samedi - «J'attends de voir les programmes», affirmait-il au Parisien -- a suscité un début de polémique. Qu'il entend clore, même si l'explication reste alambiquée : dans son communiqué, il explique qu'il «soutien[t]» la «conception» de l'Europe défendue par Michel Barnier, parce qu'elle correspond à la «vision» de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, celle d'«une Europe forte». Au passage, il ne manque pas de louer sa propre «loyauté» lors, notamment, de la présidence française de l'UE. Les choses risquant d'aller trop loin, le Premier ministre a dû minimiser hier, l'incertitude kouchnérienne. En Slovénie, où il était en visite officielle, Fillon a assuré, sourire aux lèvres, qu'il n'avait «aucune inquiétude» sur le vote de son ministre. Pourtant, il devrait se méfier de sa propre sérénité : numéro 3 sur la liste Rocard aux européennes de 1994, Kouchner n'avait-il pas avoué avoir alors voté pour la liste Tapie, directement concurrentielle ? Afin de savoir si l'hésitation de Kouchner est partagée, Libération a interrogé les autres ministres d'«ouverture» pour connaître leur vote du 7 j