Vu de Ljubljana, la visite de François Fillon est un événement considérable. La jeune république slovène n'avait jamais reçu de visite de chef d'Etat ou de gouvernement français. C'était le seul pays de l'UE que ni Nicolas Sarkozy ni François Fillon n'avaient trouvé le temps de visiter l'an dernier, avant le début de la présidence française. De mémoire slovène, le dernier visiteur français de marque restait Napoléon Bonaparte qui arracha aux Habsbourg leur territoire pour en faire, en 1809, les «provinces illyriennes».
Hier, François Fillon était donc à Ljubljana pour commémorer, aux côtés de son homologue Borut Pahor, le bicentenaire de la reconnaissance de la nation et de la langue slovène. Dans les pas de l'Empereur, le locataire de Matignon a disserté sur «les identités nationales, de Napoléon à l'Union européenne», se risquant à souligner «quelques analogies» entre deux époques troublées : l'Europe d'aujourd'hui confrontée à la crise économique et financière et l'Europe de 1809, «bouleversée par les conséquences de la Révolution». Hier, «l'épopée napoléonienne diffusait sur l'ensemble de notre continent les principes des lumières et des droits de l'homme», aujourd'hui, il s'agit de renforcer «une Europe qui prolonge les identités nationales pour faire émerger une identité européenne partagée».
Plus prosaïquement, le Premier ministre a promis de «tout faire» pour limiter l'abstention aux européennes. P