Le carnage continue. Des tirs d'artillerie de l'armée sri-lankaise contre un hôpital situé sur la minuscule bande de territoire sur la côte nord-est de l'île - où sont assiégés 50 000 civils et les derniers combattants du mouvement des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) - ont tué 49 personnes hier. Ces victimes s'ajoutent aux plus de 400 civils tués et au millier de personnes blessées depuis samedi, rappelle le porte-parole des Nations unies à Colombo, Gordon Weiss. Vendredi, il accusait le gouvernement d'avoir enclenché un «scénario du bain de sang». Le Sri Lanka a protesté, et Weiss avoue qu'il s'est, depuis, fait rappeler à l'ordre par sa hiérarchie. Il accepte néanmoins un entretien avec Libération.
Comment les Nations unies se tiennent au courant de se qui se passe ?
Grâce à des médecins du gouvernement sri-lankais qui se trouvent à l’intérieur de la zone de combat. Nous avions aussi du personnel sur place il y a encore deux semaines. Ce personnel, qui s’est enfui, était retenu de force par les Tigres de libération de l’Eelam tamoul, comme le sont la plupart des civils. Depuis février des milliers de personnes ont été tuées ou blessées.
Les rebelles tirent sur les civils qui prennent la fuite ?
Systématiquement. L’objectif pour les Tigres est de se servir des civils comme bouclier en cas d’assaut militaire et de force de travail le reste du temps.
Et Colombo chasse tous les témoins ?
Oui. Les journalistes et les humanitaires sont chassés de la zone des combats par l'armée qui veut ainsi contrôler l'information. Le gouvernement a dit au secrétaire général des Nations unies qu'il interdisait à l'ONU l'accès à