Ni journalistes ni ONG : la guerre qui déchire le nord-est du Sri Lanka est un huis clos absolu. Depuis que les autorités ont ordonné, en septembre, l’évacuation des organisations humanitaires de la région dite du Vanni - le nord du pays, contrôlé jusqu’à peu par les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) - pour lancer l’offensive militaire, aucun observateur indépendant n’a eu accès aux zones de combats.
Propagande. A l'exception du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui, grâce à son statut neutre, a réussi à maintenir tant bien que mal des équipes auprès des populations civiles coincées au milieu des combats, afin d'apporter des soins et d'évacuer les blessés lorsque l'armée et les Tigres autorisaient des convois. Dans ce contexte, obtenir des informations fiables à propos de la situation sur le terrain relève de la mission impossible, d'autant que les deux parties excellent dans l'art de la propagande. Du côté des autorités, on estime que les médias n'ont qu'a s'en tenir aux déclarations officielles et aux communiqués du ministère de la Défense, tandis que chez les LTTE, il faut se fier aux sites Internet pro-indépendantistes. Résultat : personne ne sait vraiment ce qu'il se passe, comme en témoigne la polémique sur le nombre de civils encore otages des combats (20 000 maximum selon Colombo, plus de 130 000 selon les Tigres). Quant au CICR, seul témoin fiable, il est tenu par sa politique historique de neutralité.
Sécurité.