La paix, vraiment ? La paix après tant d'espoirs déçus, tant de conférences, de «feuilles de route» et d'accords jamais respectés ? La paix avec Ahmadinejad à Téhéran, Nétanyahou à Jérusalem et le Hamas à Gaza ? Tout poussera, bien sûr, à ne pas y croire mais, avant de déclarer mort-né ce nouveau plan de paix américain, peut-être faut-il se souvenir qu'il y a des moments politiques où l'impossible ne l'est plus.
Tel que le souverain jordanien l'a dévoilé, lundi, dans les colonnes du Times, le plan Obama consisterait à substituer une approche régionale à l'approche bilatérale - à sortir des tête-à-tête israélo-palestiniens pour également asseoir, à une même table, «Israéliens et Syriens et Israéliens et Libanais, avec les Arabes et le monde musulman sur les rangs pour ouvrir, dans le même temps, des négociations directes avec Israël».
C’est, autrement dit, sur une relance du plan de paix saoudien que Barack Obama voudrait s’appuyer. On l’a presque oublié mais, au lendemain du 11 Septembre, à l’incitation du Maroc, l’Arabie Saoudite avait proposé que l’ensemble des pays arabes reconnaissent Israël en échange de la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Le trône saoudien avait franchi ce pas après avoir réalisé qu’il était encore plus menacé que les Etats-Unis par Al-Qaeda. Il s’agissait, pour lui, de priver les islamistes du terreau palestinien sur lequel ils prospèrent. L’Arabie Saoudite avait, en un mot, proposé un front commun a