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La population cernée à Swat

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Pakistan. Utilisée contre les talibans, l’artillerie provoque un lourd bilan parmi les civils.
Des personnes fuient les combats dans la vallées de Swat, au Pakistan, le 12 mai 2009. (AFP Aamir Qureshi)
publié le 13 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 13 mai 2009 à 6h51)

L’armée pakistanaise, qui a lancé voilà deux semaines son artillerie et 15 000 hommes aux trousses de quelque 5 000 talibans retranchés dans la vallée de Swat, ne fait pas dans le détail. Des centaines de civils blessés agoniseraient sans soins chez eux et à l’hôpital principal de Swat, qui a été abandonné hier par le dernier de ses médecins, faute d’électricité, d’eau et de médicaments. L’établissement de 500 lits situé à Saidu Sharif, un quartier de la périphérie de Mingora (300 000 habitants), chef-lieu du district de Swat, a été déserté par son personnel, a raconté par téléphone à l’AFP un chirurgien orthopédiste qui a fui pour gagner la ville voisine de Peshawar.

Des centaines d'infirmiers, médecins et pharmaciens n'ont eu d'autre alternative que de décamper, confirme au téléphone Lal Noor, directeur de l'hôpital de Saidu Sharif. «Je suis le dernier à avoir quitté l'établissement dimanche, raconte-t-il, également depuis Peshawar. Des blessés qui avaient réussi à se frayer un chemin jusqu'à l'hôpital m'ont raconté que des gens agonisaient dans leurs maisons, hurlant à l'aide.»«Nous voulions les aider, mais c'était impossible dans ces circonstances», poursuit-il. «Cela faisait huit jours que l'on n'avait plus d'électricité et plus de carburant pour faire tourner les générateurs. Je réclamais sans cesse aux autorités qu'elles nous protègent, mais en vain», souffle-t-il, amer.

Les talibans empêchent les habitants de Swat de s’enfuir pour se