Couchée sur le bord de la piste, la vieille femme a tout simplement décidé d’abandonner. Il fait 40 degrés, ce mercredi, sur l’axe poussiéreux qui conduit au camp de réfugiés de Jalala, à une heure de camion de la vallée de Swat. Mrina, qui fuyait les combats entre les talibans et l’armée pakistanaise qui durent depuis près de trois semaines, n’atteindra jamais l’un des trois camps de réfugiés montés à la hâte par les Nations unies. Elle est décédée en chemin. De part et d’autre de la route les riverains n’ont pas cessé de distribuer eau et nourriture. Mais devant la gigantesque vague humaine qui déferle des villes avoisinantes, ni les organisations humanitaires, ni le gouvernement, ne parviennent à faire face.
«Profiteur». Entre 40 000 et 50 000 personnes, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) se jettent chaque jour sur toutes les routes venant du nord. Selon cette agence, un demi-million de personnes auraient fui les combats et le président pakistanais a lancé, hier, un appel à l'aide à l'ONU.
Les plus chanceux auront trouvé une voiture ou la benne d'un camion pour éviter la marche. Les plus riches payent parfois jusqu'à 30 000 roupies (270 euros) pour faire embarquer une famille dans un minuscule taxi. Une vraie fortune pour ces populations qui n'ont pourtant d'autre choix pour sauver leur vie. «Je suis écœuré, pleure Akhbar. J'ai laissé mon père à Mingora. J'ai laissé tout ce que je possédais, et le peu d'argent que j