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TRIBUNE

La crise n’épargne pas les «think tanks»

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par Charlotte LEPRI, chercheuse à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques).
publié le 14 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 mai 2009 à 6h51)

La crise économique a des effets dévastateurs sur les think tanks américains, au point même que l'on pourrait assister, dans les mois qui viennent, à la disparition de certains d'entre eux, notamment les plus petits qui ont une activité peu diversifiée.

Quelle ironie du sort pour ces «boîtes à idées», dont le nombre est aujourd'hui supérieur à 1 700 aux Etats-Unis, qui ont pour principal objectif d'anticiper, voire parfois d'orienter, les futures tendances politiques et économiques. Les think tanks sont pour la plupart principalement financées par le secteur privé, traduisant ainsi leur volonté d'indépendance politique. Or, aujourd'hui, en période de crise, le secteur privé et les particuliers suppriment ou réduisent en priorité des fonds alloués aux think tanks. Ils deviennent également plus exigeants dans l'attribution d'un financement à un thinktank : tout doit être value for money.

Depuis le début de la crise, les fondations, les entreprises et les donateurs philanthropiques qui faisaient vivre les think tanks sont devenus beaucoup moins généreux. Dans cette situation, des mesures commencent à être prises : réduction de personnel, suppression ou report de programmes, prudence à investir dans de nouveaux projets à moins qu'ils soient entièrement financés.

Les think tanks conservateurs sont particulièrement touchés. Ainsi, l'American Enterprise Institute, très influent sous l'administration Bush et princi