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Libération
TRIBUNE

Pékin en coulisses au Sri Lanka

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par Jean-Claude Buhrer, journaliste
publié le 14 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 mai 2009 à 6h51)

Il y a un an, c’était la Birmanie, frappée par le cyclone Nargis qui a laissé derrière lui 138 000 morts ou disparus ainsi que 2,4 millions de sinistrés. La junte militaire avait d’abord refusé l’entrée des secours aux victimes et ouvertement nargué l’ONU, n’hésitant pas à maintenir le 10 mai un référendum constitutionnel taillé sur mesure, en pleine catastrophe. Aujourd’hui, c’est le Sri Lanka, où 200 000 civils ont fui les combats ces derniers mois, tandis que 50 000 autres restent piégés entre deux feux et que 6 500 ont péri en trois mois. Pressé d’en finir avec les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), le gouvernement sri-lankais fait la sourde oreille aux appels bien tardifs au respect du droit humanitaire et poursuit son «offensive finale» à l’abri des regards indiscrets. L’ONU reste coite.

Comme les militaires birmans, le gouvernement nationaliste de Colombo ne pourrait défier impunément tout le monde sans soutiens extérieurs, à commencer par celui de la Chine. L’an dernier, la junte avait ignoré les appels de l’ONU et de la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi de donner la priorité au sauvetage des victimes du cyclone.

L’impuissance de la communauté internationale est encore plus manifeste au Sri Lanka, qui n’a jamais été réprimandé et avait même réussi à se faire élire au Conseil des droits de l’homme. D’ailleurs, comme la Birmanie, Colombo peut compter au Conseil de sécurité sur le double veto de Pékin et de Moscou. En mai 2008 déjà, ces deu