Le voyage de Benoît XVI en Israël a provoqué un certain malaise en Allemagne. La presse et une bonne partie de l'opinion attendaient d'un pape allemand de sa génération un message clair de repentir de l'Eglise catholique. Mais il n'a pas manifesté l'émotion qu'escompte l'opinion de chaque dirigeant allemand se rendant dans l'Etat hébreu. «Pas une fois le pape n'a fait allusion au fait qu'il appartient lui-même à ce peuple qui a permis l'accession d'Hitler au pouvoir et qui a par là même rendu possible l'Holocauste, insiste le magazine der Spiegel. Pas un mot, non plus, sur son propre passé en tant que membre des jeunesses hitlériennes puis soldat, et sur la responsabilité qui en résulte vis-à-vis du peuple juif. Et tout ça, après le scandale de la réintégration du négationniste Williamson au sein de l'Eglise catholique au début de l'année !»
Malaise.Le pataquès du porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, qui assurait mardi, avant de se rétracter, que Josef Ratzinger n'avait «jamais fait partie des jeunesses hitlériennes», a renforcé le malaise. Le pape avait lui-même raconté dans son autobiographie avoir été enrôlé de force dans les jeunesses hitlériennes à 14 ans, comme tous les autres jeunes séminaristes de l'époque. Les nazis ont entretenu une relation complexe avec l'Eglise catholique, considérée comme un concurrent potentiel en termes d'endoctrinement des jeunes âmes.
Selon une enquête publiée en 2006 pa