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Libération

Mémoires d’outre-tombe du «Gorbatchev chinois»

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Tiananmen . Zhao Ziyang voulait éviter le bain de sang de 1989.
publié le 15 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 mai 2009 à 6h51)

Vingt ans après le massacre de Pékin et quatre ans après sa mort, Zhao Ziyang rouvre à nouveau la blessure Tiananmen, avec l’inattendue publication posthume de son testament politique. Secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), cet homme qu’on avait surnommé le «Gorbatchev chinois» a été limogé par la vieille garde pour avoir refusé de faire tirer sur les étudiants de la place Tiananmen le 3 juin 1989. Les étudiants, soutenus par toute la population de Pékin, campaient depuis près de deux mois sur la place en exigeant la démocratisation du régime.

Claquemuré.Après le bain de sang qui fit des centaines de morts, Zhao a échoué en résidence surveillée, une prison dorée où il est demeuré claquemuré et sous bonne garde jusqu'à sa mort, en 2005, à l'âge de 85 ans. A la fin de sa vie, il est parvenu à enregistrer clandestinement, pour lui et pour l'Histoire, un récit oral couvrant ses actions et ses motivations, sur une trentaine de cassettes qui ont été escamotées, camouflées, puis clandestinement acheminées hors de Chine après son décès.

Il empruntait un magnétophone qui avait échappé à l'attention de ses gardes, et des cassettes recyclées de chansons pour enfants et d'opéras. Ses paroles, authentifiées par son ancien bras droit Bao Tong - en résidence surveillée à Pékin depuis 1989 - ont été retranscrites et traduites en anglais dans le plus grand secret. Le livre a été publié hier aux Etats-Unis, sous le titre Prisonnier de l'Etat : le journal sec