Malgré les protestations de l'opposition, qui évoque le retour «des chemises noires» et la mise en garde des évêques qui craignent une «négation de l'intégration», la majorité de droite de Silvio Berlusconi a adopté une série de mesures répressives au nom de la guerre contre les clandestins. Alors que depuis dix jours, plusieurs bateaux chargés d'immigrés ont été refoulés en direction de la Libye, la Chambre des députés a voté, jeudi, une loi sur la sécurité voulue par le parti xénophobe de la Ligue du Nord. Le texte doit encore passer au Sénat, sans doute d'ici à la fin mai. «Après, tout étranger sans papiers qui sera contrôlé sera expulsé», a claironné le ministre (Ligue du Nord) de l'Intérieur Roberto Maroni. Il y aurait, en Italie, un million d'étrangers illégaux et la péninsule aurait connu ces dernières années un accroissement de la population immigrée avoisinant les 400 000 personnes par an.
«Rondes». Après avoir remporté les législatives en 2008, notamment en agitant le thème de la sécurité, la majorité de droite a concocté un texte qui introduit le «délit d'immigration et de séjour» clandestins, puni d'une amende allant de 5 à 10 000 euros. Désormais, toute personne qui hébergera ou louera un appartement à un clandestin sera passible d'une peine allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement, les immigrés pourront être retenus dans des centres d'identification et d'expulsion pendant cent quatre-vingts jours (contre deux