Avec son franc-parler et sa connaissance des problèmes des banlieues dures, Shahid Malik, 41 ans, s’était imposé ces dernières années comme une des stars montantes du Parti travailliste. Premier musulman natif du Royaume-Uni à être élu député, en 2005, il était aussi le premier musulman né en Angleterre à avoir été nommé au cabinet en 2007, en tant que secrétaire d’Etat au Développement international, puis à la Justice. Il est devenu hier le premier membre du gouvernement à être suspendu de son poste, suite au scandale sur les notes de frais qui secoue le pays depuis une semaine.
Code de conduite. Selon le quotidien conservateur The Daily Telegraph, Malik aurait réclamé sur trois ans 66 827 livres (plus de 75 000 euros) de remboursements pour couvrir les frais liés à sa résidence de fonction à Londres, tout en bénéficiant d'un loyer fixé bien en dessous des prix du marché dans sa circonscription de Dewbury (nord de l'Angleterre). Les défraiements réclamés par Shahid Malik incluent une télévision à écran plat, un fauteuil de massage et même une amende pour ne pas avoir payé ses impôts locaux. De tous les députés - qui peuvent réclamer le remboursement de leurs dépenses de fonction à hauteur de 26 800 euros par an, notamment pour couvrir les frais liés à un second domicile londonien -, il est celui ayant réclamé le plus. Hier, Shahid Malik continuait d'affirmer qu'il avait «agi à 100 % selon les règles». Il pourrait pourtant avoir violé le cod