Pour vaincre les talibans qui occupent la vallée de Swat, l’armée pakistanaise a entrepris de vider cette région du nord-ouest du pays de ses habitants. Elle semble y parvenir puisque d’intarissables flots de déplacés inondent les camps de fortune mis en place pour les accueillir depuis le début de l’offensive militaire de la semaine dernière. Vendredi, l’état-major a levé le couvre-feu pour permettre à des dizaines de milliers d’habitants de passer la ligne de front. Ils seraient désormais un million et demi à s’entasser dans des lieux insalubres, et une aide internationale massive s’impose, clament les Nations unies.
Engagement. Le président pakistanais Asif Ali Zardari, de passage à Paris, vendredi, a obtenu du président Sarkozy 12 millions d'euros, et un engagement de la France à fournir de la technologie nucléaire civile au Pakistan. «Notre objectif est d'empêcher le plus possible de militants [les talibans, ndlr] de fuir», a affirmé sur place un porte-parole de l'armée pakistanaise en expliquant qu'une fois la nasse évacuée de ses civils, les soldats affronteront les talibans «au corps à corps». La tactique pourrait cependant s'avérer inefficace car dans la masse des déplacés, se glissent de nombreux talibans préférant remettre l'affrontement à plus tard. «Les terroristes talibans se rasent la barbe et les cheveux», déplore un militaire.
«Coiffeur». Pour contrer cette «tactique du coiffeur», l'armée pa