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Libération
EDITORIAL

Crimes

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publié le 18 mai 2009 à 9h59
(mis à jour le 18 mai 2009 à 9h59)

La victoire des Cinghalais sur les Tamouls au Sri Lanka est indéniable. L’armée a écrasé une guérilla résolue, bien équipée et féroce, qui depuis des années contrôlait tout le nord de l’île. Mais cette victoire militaire ne signifie pas la fin d’un conflit ethnique et religieux qui, depuis son indépendance, corrompt cette île, «perle de l’océan Indien», devenue le théâtre d’un conflit sanglant ayant fait plus de 80 000 morts en quarante ans. Les abus et les violations des droits de l’homme sont partagés par les deux côtés. Les Tigres sont l’une des guérillas les plus impitoyables du monde, adepte des attentats terroristes, prête à enrôler des enfants soldats et à se servir des populations tamoules comme boucliers humains. Mais l’armée n’est pas en reste, composée presque exclusivement de Cinghalais et de bouddhistes. Les conditions même de sa victoire augurent mal de l’avenir de l’île et du nécessaire vivre ensemble des deux communautés.

Le gouvernement a de fait interdit à la presse nationale et internationale et aux ONG l’accès aux champs de bataille et aux camps de réfugiés. Des journalistes locaux courageux ont payé de leur vie leur audace d’avoir critiqué leur gouvernement. L’ONU, dans un rare exemple de courage, a dénoncé ces atrocités commises à huis clos. La communauté internationale est soit indifférente, soit complice de ces crimes contre l’humanité. Mais il est plus que temps que le monde réagisse et contraigne le gouvernement à reconstruire son pays avec toutes