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Libération
Reportage

Déplacés : la vitrine du camp modèle

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Les autorités sri-lankaises encadrent les visites de «villages de secours» très surveillés.
publié le 18 mai 2009 à 9h59
(mis à jour le 18 mai 2009 à 9h59)

L'homme se tient à l'ombre, derrière les barbelés qui ceinturent l'école. D'un signe discret de la main, il invite à le rejoindre. Son fils qui s'endort sur son épaule est fiévreux depuis plusieurs jours. «Il faut qu'il voie un docteur, qu'il sorte d'ici pour aller à l'hôpital. Pouvez-vous faire quelque chose ?» Il s'éloigne aussitôt quand s'approche le cortège de militaires qui font visiter le village de Kadiragamar à une poignée de journalistes. Plus loin, contre un camion, se cache un petit homme barbu qui parle tout bas en jetant des regards inquiets autour de lui. «Il n'y a pas assez de médicaments, pas assez de nourriture, les militaires nous empêchent de sortir. Ils sont durs.» Dans ce camp de tôles ondulées, de bois et de terre battue, 25 000 personnes - majoritairement tamoules - ont été rassemblées. Elles ont fui comme elles ont pu les combats qui opposent les Tigres tamouls aux troupes gouvernementales.

A une vingtaine de kilomètres de la ville de Vavuniya, qui accueille sur 27 sites plus de 178 000 personnes déplacées, les militaires sri-lankais ont «introduit un nouveau concept» : ils parlent de «village de secours» plutôt que de «camps de réfugiés pour les personnes déplacées par les combats». Ils ont construit en dur et en tôle ondulée qui chauffent au soleil. Une crèche est ainsi sortie de terre à l'entrée de Kadiragamar. Samedi, elle était vide. Un centre médical où quatre médecins sont censés s'occuper des malades