Le petit avion à hélices vient de se poser sur la piste sablonneuse. Ici, aux portes du Sahara, dans le nord du Niger, pas de tarmac, et encore moins de tour de contrôle. Mais à une centaine de mètres sous terre, de l’uranium, beaucoup d’uranium : quelque 200 000 tonnes de métal. Bienvenue à Imouraren, un bout de désert qui, durant deux ans, a attisé toutes les convoitises et donné lieu à une mêlée générale. Parmi les protagonistes de cette bataille rangée, le régime du président nigérien Mamadou Tandja, les Chinois, le groupe nucléaire français Areva, l’Elysée et le Quai d’Orsay, sans oublier les rebelles touaregs qui ont pris les armes contre Niamey début 2007 et qui semblent être prêts, désormais, à rentrer dans le rang.
Un millier de chameliers
En ce début du mois de mai, tous les acteurs de cette affaire sont rassemblés sous de larges tentes, dans une chaleur écrasante, près de 45 ° à l’ombre. Un millier de chameliers touaregs forment une garde d’honneur le long du chemin pavoisé aux couleurs du Niger et de la France qui mène au lieu de la cérémonie. Sur des ânes stoïques, les femmes patientent sous un soleil de plomb. La veille, coïncidence troublante, le président Tandja a rencontré les insurgés à Agadez, la grande ville de la région. Ces derniers auraient accepté de déposer les armes. Mais en échange de quoi ? Peut-être une part du fabuleux gâteau d’Imouraren…
Tous sont venus assister à la pose de la première pierre de ce qui sera, d’ici trois ans, la plus grande mine d’uranium d’Afrique, et l