Les bannières rouges du tigre tamoul rugissant entre deux baïonnettes flottent au vent, certains arborent des drapeaux français, d'autres portent des tee-shirts orange réclamant un «Etat indépendant pour l'Eelam tamoul». En famille, ils discutent en groupes du dernier chiffre qui circule - 25 000 morts dans les dernières 24 heures - et lancent des slogans : «A quoi sert l'ONU?» «ONU, ONG, arrêtez les bombardements!».
Indifférence. Etroitement encadrés par les CRS, quelques centaines de Tamouls étaient hier sur la pelouse des Invalides, à deux pas du Quai d'Orsay, dans l'indifférence quasi-générale des passants. Ils demandent une intervention des Casques bleus, la rupture des relations avec le Sri Lanka, l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour ce «peuple jamais respecté et victime d'une discrimination depuis plus de cinquante ans». «Nous ne pouvons plus vivre dans un Etat dont la majorité a voté pour un pouvoir qui a fait de notre élimination son programme politique, lance Jana, 39 ans, qui vit à Drancy. Une solution fédérale aurait été possible il y a longtemps, avant la guerre mais plus maintenant. Qu'est-ce que vous en pensez, vous, des manifestations de joie des Cinghalais à Colombo?»
Interrogés sur leurs sentiments vis-à-vis des rebelles du LTTE, leur réaction est unanime. «Ils sont notre unique représentant, le peuple tamoul, c'est eux, explique un vieil homme. Et presque tous les T