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Libération

France-Brésil, attestation d’écueil

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Le nombre de touristes brésiliens expulsés à leur arrivée en France augmente de façon exponentielle. De 285 en 2007, leur nombre est passé à 675 en 2008 et 274 personnes ont déjà été reconduites sur les deux premiers mois de l’année contre 177 sur la même période en 2008. L’histoire de Solange França - professeure à l’Université Estadual de Santa Cruz, invitée en avril en France par des amis, mais retenue en rétention par la police française à son arrivée à l’aéroport de Roissy puis expulsée - a été répercu
publié le 19 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 mai 2009 à 6h51)

Solange França. «J'avais programmé d'aller à Paris en vacances, visiter un couple d'amis, établir des contacts avec des instituts de recherches et d'enseignement et réaliser mon rêve de connaître la France. Je suis partie le 9 avril. A l'aéroport de Roissy, j'ai été retenue pour la vérification des papiers. Puis conduite sans aucune explication dans une salle de la police française. J'ai présenté une attestation d'hébergement faite par Yves et Riviane Bellenand, ce couple d'amis qui devait m'héberger à Paris. J'ai présenté ma carte d'assurance privée brésilienne, un bulletin de salaire émis par le gouvernement de l'Etat de Bahia de mars, montrant que je suis en activité à l'université de Santa Cruz à Bahia (Brésil) comme enseignante-chercheuse.

Puis, j’ai été conduite vers une autre salle de la police. J’ai demandé des explications au policier mais il m’a dit de m’asseoir avec une voix menaçante et agressive. A ce moment-là, j’ai réalisé que j’allais être expulsée de France et que je ne pourrais pas demander d’éclaircissements parce que je craignais d’être considérée comme "agressive", ce qui pourrait aboutir à des événements encore plus graves, comme être mise en prison sur le territoire français.

Mon passeport et mon argent ont été confisqués. J’ai demandé à nouveau des éclaircissements sur l’expulsion mais une policière m’a dit de "fermer [ma] gueule" sur un ton menaçant. J’ai été conduite dans une salle de détention ou il y avait déjà cinq autres personnes