Cela ne pouvait pas tomber plus mal pour Luiz Ignácio Lula da Silva. Dilma Rousseff, la chef de cabinet du président brésilien, a annoncé, fin avril, qu’elle s’était fait opérer d’un lymphome cancéreux et devra suivre une chimiothérapie. Or, c’est elle que Lula veut adouber pour disputer la présidentielle de l’an prochain. L’ancien syndicaliste, qui en est à son second mandat consécutif, ne peut constitutionnellement pas se représenter cette fois-ci. Mais, fort d’une popularité époustouflante - 76,2 % d’opinions favorables après plus de six ans au pouvoir selon un sondage publié fin mars -, il souhaite faire élire son successeur. Plus de la moitié des personnes interrogées se disent prêtes à voter pour le candidat de son choix.
«Dame de fer». Comme les autres formations brésiliennes, le Parti des travailleurs (PT) de Lula ne tient pas de primaires. Le PT n'a pas non plus de candidat naturel. C'est donc le chef de l'Etat qui est le grand électeur du parti. «Je voudrais qu'après moi le Brésil soit gouverné par une femme, et la personne idéale existe déjà : Dilma Rousseff», déclarait-il en novembre.
Cette économiste de 61 ans a soutenu la guérilla d'extrême gauche contre la dictature militaire (1964-1985). Arrêtée, elle a été torturée pendant vingt-deux jours. Surnommée la «dame de fer», Rousseff, qui pilote le plan d'accélération de la croissance, un programme stratégique de grands travaux, est respectée pour sa compétence mais est réputée auto