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Libération
Reportage

Le «Tigre numéro 1» est mort

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Sri Lanka. Le chef des rebelles tamouls, Velupillai Prabhakaran, a été tué au combat.
publié le 19 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 mai 2009 à 6h51)

Sa mort, hier, a coïncidé avec la fin de la guerre que Colombo menait contre les Tigres tamouls depuis près de trente ans. Velupillai Prabhakaran, l’âme des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), a été tué dans un réduit de la jungle sri-lankaise où il aura passé la majeure partie de sa vie. Entouré d’un dernier carré de fidèle, dont son fils, Charles Anthony, il aurait livré un dernier combat avant d’être abattu par l’armée qui le traquait depuis des mois. Les autorités savaient qu’en se débarrassant de lui, elles décapiteraient un mouvement qui a plongé le pays dans un conflit sanglant et causé la mort d’au moins 80 000 personnes depuis 1983.

Jusqu'au bout, «Tigre numéro 1» sera resté à la tête des LTTE qui le vénéraient comme un dieu. Il avait fini par tristement incarner l'un des plus anciens conflits en Asie. Il y a deux ans à peine, Prabhakaran pouvait encore s'enorgueillir d'avoir bâti le «groupe terroriste le plus efficace du monde, un modèle pour les groupes insurrectionnels, existant ou à venir», selon Jane's, la très sérieuse revue d'analyse militaire britannique.

Né 1954 dans la péninsule de Jaffna (nord), il n’a que 18 ans quand il fonde les Nouveaux Tigres tamouls (TNT). Quatrième et dernier enfant d’un fonctionnaire, l’étudiant Prabhakaran, qui n’obtiendra aucun diplôme, gagne ensuite la clandestinité. En 1975, il commet son premier crime politique en assassinant le maire de Jaffna. Un an plus tard, ce féru d’arts martiaux transforme se