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Libération
Interview

«Obama est prêt à pousser tous les dossiers»

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Robert Malley, spécialiste de la région, revient sur la stratégie américaine :
publié le 19 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 mai 2009 à 6h51)

Directeur du Centre sur le Moyen-Orient à l’International Crisis Group, Robert Malley analyse la politique de la nouvelle administration américaine au Proche-Orient.

La rencontre entre Obama et Nétanyahou peut-elle changer la donne ?

Non, car cette réunion visait juste à leur permettre de mettre leurs cartes sur la table. Il s’agit au moins au départ de trouver un juste milieu entre les ambitions fortes de Barack Obama et celles plus timorées de Nétanyahou sur le dossier israélo-arabe, et pareillement sur l’Iran, entre le calendrier très pressé du Premier ministre israélien et celui plus pondéré du président américain. Ceux qui anticipent un rapport conflictuel entre Israël et les Etats-Unis sous-estiment l’importance politique pour chacun d’être en bonnes relations, au moins au départ, avec l’autre.

Nétanyahou doit-il s’engager sur la question des deux Etats ?

Cette controverse est sans objet. L'ancien Premier ministre Ehud Olmert, et avant lui, Ariel Sharon, avait accepté le concept d'Etat palestinien, mais le processus de paix n'a pas avancé, ce sont les colonies qui ont avancé. Avec Olmert, il y a même eu deux guerres[Liban et Gaza, ndlr]. Ce serait une erreur de forcer Nétanyahou à prononcer ces mots magiques. Il dirait alors : "j'ai fait une concession majeure et j'attends une promesse", alors qu'il ne s'agit pas d'une concession. Obama doit faire comme si cela allait de soi.

Le plan de paix arabe est-il la meilleure solution ?

L'administration Obama va essayer de convaincre Israël de l'intérêt à réaliser une paix avec tous ses voisins. Elle cherche aussi à soutenir le président de l'Autorité palestinienne Abou Mazen [Mahmoud Abb