Tony Chan sera-t-il l’un des hommes les plus riches du monde ? Cet ancien barman devenu «maître de feng shui» joue son destin devant un tribunal de Hongkong, qui décidera à qui reviendra l’héritage de la plus riche et plus extravagante milliardaire d’Asie, Nina Wang. Le gourou de 49 ans a déjà produit à la barre des photos de ses ébats avec Nina, de vingt-deux ans son aînée, en nattes et minijupe, sa tenue favorite. En face, la fondation caritative Chinachem, créée par Nina Wang, hurle au faux testament et dépeint la défunte en modèle de vertu. Un spectacle de marionnettes, joué à deux pas du tribunal, immortalise l’indéfectible amour de Nina pour son mari Teddy.
Deux ans après sa mort, la chronique de celle que les médias ont nommée Little Sweetie (petite chérie), continue. Et Hongkong se délecte. Le dernier voyage de Nina, emportée par un cancer à 69 ans, date d'avril 2007. Un fourgon funéraire de la taille d'un wagon, couvert d'orchidées blanches et d'une énorme gerbe de roses rouges en forme de cœur, avait défilé devant le gratin hongkongais en grand deuil. Tony Chan était aux premières loges, dans le rôle de l'ami cher et éploré. Le cortège avait fait le détour par la Nina Tower, siège de l'empire Chinachem (200 autres tours et 400 sociétés dans le monde). De son vivant, Teddy Wang, le mari de Nina, avait imaginé en faire la plus haute tour de Hongkong. Mais l'administration l'avait bloqué en raison de la proximité de l'aéroport. Le tycoon de l'immobili