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Libération
TRIBUNE

L’enlèvement d’Europe

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publié le 20 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 mai 2009 à 6h51)

S’il s’agissait d’une banque, on parlerait d’un hold-up. S’il s’agissait d’une personne, on parlerait d’un rapt. Dans les deux cas au moins, une chose est sûre : les médias en parleraient ! Ici le délit est moins grave, il n’est que politique et institutionnel. Ni effraction ni trace de sang…

Et pourtant, les faits sont là. A un mois de la tenue des élections européennes, jamais scrutin d’une telle importance n’aura fait en France l’objet d’un tel effacement !

L’Europe n’en est pas à son premier enlèvement. Depuis la Grèce antique, la mythologie raconte comment cette princesse d’Asie, qui donna son nom à notre continent, fut enlevée par Zeus dissimulé sous les traits d’un taureau. Dans ce second rapt, en version française et avec un budget de série B, Nicolas Sarkozy - qui n’est pas Zeus - et les leaders politiques nationaux - qui ne logent pas encore à l’Olympe - sont les piètres figurants d’une mascarade franco-française.

En dépit des enjeux considérables qui se profilent derrière ces élections, la plupart des formations politiques n’ont, à J - 30, pas vraiment commencé à battre campagne sur les questions qui se rapportent directement à ce scrutin. A l’exception d’Europe Ecologie, il ne se trouve personne pour débattre de la position de levier que pourrait avoir l’Union dans la négociation sur le changement climatique qui s’ouvrira en fin d’année à Copenhague ; personne pour mettre sur la table la réforme de la Politique agricole commune et qui sera pourtant un des grands cha