Le président américain avait été acclamé lorsqu'il avait annoncé, le jour de son inauguration le 20 janvier, qu'il donnait l'ordre de fermer, en l'espace d'un an, le camp de détention de Guantánamo. Mauvais pour l'image de l'Amérique, avait-il dit ; qui plus est, «l'Alcatraz» de la guerre contre la terreur aurait suscité des vocations de terroristes à travers le monde. Mais le no man's land juridique créé par l'administration Bush est un nœud gordien difficile à dénouer.
«Nous sommes en train de nettoyer ce qui est tout simplement un beau bazar», a déclaré hier Obama, contraint à réaffirmer sa détermination à fermer le camp qui contient encore environ 240 détenus (lire page ci-contre). Une mise au point indispensable après le camouflet infligé en début de semaine au président par le Congrès, qui a refusé en masse de voter pour l'allocation de 80 millions de dollars (57 millions d'euros) devant financer le démantèlement du centre de détention. Comme un seul homme, les sénateurs, républicains et démocrates ont reproché au président de ne pas avoir de plan d'action précis. Beaucoup d'entre eux refusent avec véhémence que des prisonniers soient transférés sur le sol américain.
«Récidivé». Beaucoup craignent en effet que le fait d'enfermer des terroristes condamnés aux Etats-Unis n'agisse comme un appât à attentats. Un point de vue renforcé par la publication par le New York Times d'un rapport confidentiel du Pentagone qui souligne que 74