Dans l’enclave juive de Riverdale, dans le Bronx, les New-Yorkais ont d’abord cru que le déploiement musclé de forces de l’ordre mercredi soir dans ces rues habituellement calmes était lié à une affaire de drogue. Ce fut un choc quand ils ont entendu quelques heures plus tard, sur les ondes locales et nationales, que la police venait de déjouer deux attentats à la bombe contre deux synagogues du quartier. Les forces de l’ordre venaient aussi de procéder à l’arrestation de quatre terroristes présumés, qui auraient déposé 17 kilos d’explosifs dans deux voitures garées près des lieux de culte. L’affaire paraît énorme. Pourtant, deux jours après ce coup de filet, les premiers éléments de l’enquête, rendus publics jeudi lors d’une audition devant le tribunal fédéral de New York, font apparaître de nombreuses zones d’ombre sur le rôle joué par une taupe du FBI.
Complot. A lire les tabloïds new-yorkais, le sort des suspects paraît scellé : «Quatre assoiffés de sang», dit la manchette du Daily News. «Gang de la haine», surenchérit le New York Post. Le gang ? James Cromitie, 45 ans, présenté comme le «cerveau» du groupe, est un ex-dealer de drogue qui a passé sa vie à entrer et sortir de prison. David Williams, 28 ans, condamné pour possession illégale d'armes à feu et de drogue, est dépeint comme le plus violent des quatre. Onta Williams, 32 ans, accro au crack et à la coke depuis l'adolescence, a été incarcéré plusieurs fois pour possession de subs