«Die Linke est le perdant de la crise !» titrait récemment le quotidien berlinois de centre gauche Der Tagesspiegel. Oskar Lafontaine, ancien ministre social-démocrate de l'Economie, rival de Gerhard Schröder et l'un des fondateurs de Die Linke («la Gauche»), avait à maintes reprises averti des risques liés au fonctionnement des marchés financiers. «Oskar» avait raison. Les Allemands pourtant ne courent pas dans les bras de celui qui les avait prévenus. Face à la crise, les électeurs se tournent plutôt vers les partis conservateurs. La CDU d'Angela Merkel a même toutes les chances de pouvoir former, à l'issue des législatives du 27 septembre, la coalition dont rêve la chancelière avec les libéraux du FDP. Les élections européennes pourraient en donner un avant-goût. En temps de récession, les Allemands boudent la gauche et se tournent vers les partis - CDU et FDP - qui les avaient accompagnés pendant le miracle économique.
Fusion. Depuis des mois, Die Linke, le parti d'Oskar Lafontaine et de Gregor Gysi, né en 2007 de la fusion des déçus de la social-démocratie et des néocommunistes est-allemands, ne décolle pas des 10 %. C'est moins bien qu'avant la crise : en septembre, la formation était à 14 % d'intentions de vote. Il y a un an, le parti était par exemple passé devant le SPD en Sarre. Depuis, il est repassé derrière les sociaux-démocrates. Die Linke est représentée dans la plupart des parlements régionaux de l'ex-RDA et participe au gouv