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IIIe Reich : Berlin se déride

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La comédie musicale «Un printemps pour Hitler», signée Mel Brooks, fait un tabac en Allemagne, qui s’autorise enfin à rire de son passé.
publié le 25 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 25 mai 2009 à 6h51)

Les Américains ont absolument adoré, les Australiens aussi, et même les Israéliens ont ri devant The Producers - Un printemps pour Hitler, la comédie musicale de Mel Brooks créée en 2001 à Broadway, adaptée du film de 1968 du même Brooks. Pendant six ans, le spectacle a tenu le haut de l'affiche à New York, et raflé douze Awards. Le spectacle met en scène deux producteurs juifs véreux, décidés à monter le plus mauvais spectacle qu'ait jamais vu Broadway pour fuir avec une partie de l'argent de la production vers Rio. Contre toute attente Un printemps pour Hitler fait un tabac… y compris à Berlin.

Bunker. Sur scène, chemises brunes et croix gammées, et même un Hitler pitoyable, homosexuel et au bout du rouleau. Depuis quelques jours, la pièce qui n'avait jamais été montrée en Allemagne est présentée dans le Admiralspalast, le théâtre dans lequel le dictateur aimait se rendre dans les années 30 pour y voir des opérettes. Contre toute attente, le public applaudit à tout rompre. «C'est comme si on avait attendu depuis longtemps ce moment», s'étonne une spectatrice à la sortie du théâtre, visiblement soulagée de pouvoir aussi rire de cette page noire du passé. Pendant des années, rire de Hitler et surtout du nazisme était, en Allemagne, impensable. «Le rire est toujours le signe que l'on commence à accepter que quelque chose a bien eu lieu, estime Rita Baus, directrice artistique de la pièce. Cela permet de ressentir cette c